Il aura fallu quatre années après la création du bataillon régional actuel pour voir un premier compte rendu des actions menées par la protection civile (PCi) : « Cela s’explique par les prestations que nous avons fournies durant la crise sanitaire et la période où le risque de pénurie d’électricité était élevé », détaille le commandant Patrick Favre après la cérémonie. L’engagement des 450 miliciens que compte l’ORPC Lavaux-Oron est salué par la Municipalité : « Vous n’avez pas toujours la tâche facile ni les effectifs suffisants, sans oublier que les événements qui se multiplient ne vous laissant que peu de répit. C’est donc également au nom de toute la population que je vous adresse ce message de gratitude et de reconnaissance », annonce Olivier Sonnay, syndic de la commune d’Oron. Lors de sa présentation, le membre de l’exécutif interagit avec les quelque 200 personnes présentes en proposant une petite devinette : « Si je vous dis 106%, de quoi s’agit-il ? Un pourcentage lié à la Protection civile, puisqu’il correspond à la couverture théorique des abris que compte le territoire communal ». 

« Le pragmatisme et la structure de la PCi nous ont énormément aidés »

Julie Legault, adjointe de direction de l’hôpital Riviera-Chablais

Comment parler de l’implication des hommes de la PCi sans évoquer le nombre de jours de service ? Dans le détail, ce sont 2391 jours de formation qui ont été réalisés dans le district : « On en dénombre 3800 dans l’ensemble du canton, cela démontre que la majorité des personnes sont formées dans notre région », informe Patrick Favre, commandant de l’ORPC Lavaux-Oron. 740 jours ont été comptabilisés en faveur de manifestations, tandis que les situations d’urgences enregistrent 375 jours, soit 10% des services de la PCi. Le commandant rappelle également la raison de vivre de la protection civile : « Fondamentalement, notre mission est de protéger la population et d’alarmer cette dernière en cas d’événement ». Le défi est de taille pour les années à venir, car pour la PCi, il faudra faire plus avec moins : « Nos missions sont toujours plus diversifiées et nos effectifs diminuent d’année en année ». Avec 648 hommes au début de l’année 2020, on en recense plus que 330 trois ans plus tard. « Nous ne pouvons remplir l’ensemble de nos missions en l’état », regrette Patrick Favre avant d’annoncer que 2020 compte 12’550 jours de service et représentent l’année de tous les records.

Retour d’expérience

Pour évoquer les relations entre monde hospitalier et protection civile, Julie Legault est l’invitée de cette soirée : « Le 6 mars 2020, nous avons eu quelques jours pour mettre en place un plan d’action pour gérer la crise sanitaire. Le lendemain, j’avais rendez-vous avec un commandant de la PCi. Je n’imaginais pas encore l’aventure qui allait débuter », se remémore l’adjointe de direction de l’hôpital Riviera-Chablais. Immergée dans le monde de la PCi, Julie Legault découvre alors les panels des prestations fournies par les miliciens vêtus d’orange et de vert : « Jamais je n’aurais pensé que ces hommes et ces femmes s’occupaient de biens culturels ou qu’ils œuvraient dans le domaine de l’assistance. J’ai découvert aussi que toutes ces fonctions avaient des buts essentiels pour le bien-être de la population ». Marchant main dans la main durant la pandémie, l’établissement médical et la protection civile sont ressortis grandis de l’expérience Covid : « Il est clair que le pragmatisme et la structure de la PCi nous ont énormément aidés. Sans oublier l’humour, qui nous a sauvés au quotidien. Je terminerais par un immense merci. Un grand merci pour avoir ouvert vos portes et vos postes de commandement à la santé. »